L’Unaf a participé à Matignon, au lancement du CNR Jeunesse

Nicolas Gavrilenko, Administrateur de l’Unaf, a participé le 10 décembre 2022, à Matignon, au Conseil National de la Refondation dédié à la jeunesse, présidé par la Première ministre, Elisabeth Borne.

Le samedi 10 décembre 2022, Nicolas Gavrilenko, Administrateur de l’Unaf, a participé à Matignon, au Conseil national de la refondation qui s’est déroulé à Matignon avec l’objectif de faire émerger des solutions concrètes pour rendre la jeunesse plus confiante en l’avenir.

Cette rencontre s’est tenue en présence de la Première ministre, Elisabeth Borne, Jean-Christophe Combe, Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des personnes handicapées et Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’Enfance

Pour l’Unaf, les efforts doivent porter sur :

Une meilleure prise en compte des jeunes qui sont « aidants familiaux »

Un jeune aidant est un enfant ou un adolescent de moins de 18 ans qui apporte une aide significative régulière à un membre de sa famille ou de son foyer, qui a besoin d’aide en raison d’une maladie physique, mentale ou d’un handicap. Entre 18 et 25 ans, on parle de jeune adulte aidant.

Malgré une priorité dédiée aux jeunes aidants dans la stratégie Agir pour les aidants 2020 – 2022, ces jeunes sont encore invisibles et par conséquent pas suffisamment accompagnés dans leur rôle d’aidant. Leur invisibilité est d’autant plus problématique qu’ils sont nombreux. Les résultats d’une étude menée par l’université Paris Cité en 2021 auprès de plus de 1 000 lycéens de 15 établissements scolaires différents révèle que :

Ces jeunes aident un parent, un frère ou une sœur, un grand parent, ou tout autre personne de la famille ou du foyer. Tout comme pour les adultes, l’aide apportée par les jeunes aidants prend des formes variables : soutien ou gestion des charges du quotidien pour l’aidé ; soins personnels et médicaux ; soutien affectif, administratif, financier.

Ce rôle permet aux jeunes de développer des savoir-faire et des  savoir-être supplémentaires par rapport aux autres de leurs âges : maturité, rigueur, compétences techniques et humaines etc.

Mais être Jeune Aidant présente aussi des risques, notamment pour : la santé mentale et physique, la scolarité, et les loisirs et la vie sociale. C’est la raison pour laquelle l’Unaf relaie leur demande qui est de plusieurs ordres :

Le monde du travail doit mieux tenir compte des aspirations des jeunes

L’Unaf rejoint l’analyse formulée par Jeremy Peltier, de la fondation Jean-Jaurès, lors des Assises du travail  : les jeunes ont « les pieds sur terre », et ont pour préoccupations principales, d’être propriétaires de leur logement, et de fonder une famille.

Or, lorsque 55% d’une génération n’accède pas à l’emploi stable après la fin de sa formation, on ne peut plus s’étonner que l’accès au logement soit hors d’atteinte., On ne doit pas s’étonner non plus, que l’âge des parents à la naissance des enfants ne cesse de s’élever. Si l’on a des enfants plus tard, c’est notamment parce qu’on a un emploi stable plus tard qu’avant, et que cette situation ne s’améliore pas.

Il faut donc relativiser les discours qui prêtent aux jeunes des aspirations qui seraient décalées par rapport au monde du travail. N’est-ce pas plutôt l’emploi qui, en devenant de moins en moins stable, de plus en plus atypiques, avec de moins en moins de perspective pour les emplois les moins qualifiés, s’est décalé par rapport aux aspirations ordinaires des jeunes, qui sont aussi celles des autres citoyens ? Il convient de regarder en face ce que devient le marché du travail et adaptons-le en conséquence. C’est tout le sens également d’une politique qui doit améliorer la conciliation entre la vie professionnelle et la vie familiale.

Faciliter l’accès des jeunes handicapés aux études supérieures

Le nombre d’étudiants en situation de handicap et en études supérieures progresse (+25% entre 2021 et 2020). La part des étudiants ayant un handicap psychique a fortement augmenté depuis la pandémie. Ils seraient actuellement 51 000 dans les universités, BTS, CPGE, et principales écoles supérieures. Ils étaient 30 000 il y a 5 ans. L’augmentation est donc forte.

La demande de nos associations est de rendre accessible ces études supérieures, l’accessibilité ne s’entendant pas uniquement en termes de bâtiment mais d’accessibilité numérique et pédagogique.

Aujourd’hui les compensations individuelles peuvent exister mais au vu du nombre de jeunes concernés, on va bientôt atteindre un « plafond de verre », selon nos associations. A titre d’exemple, un cours devrait avoir un interprète en langue des signes, les documents diffusés par les enseignants devraient prendre en compte la situation des personnes malvoyantes en étant diffusés en word et non en Pdf etc. Les enseignants devraient être formés comme le sont maintenant les enseignants du secondaire (25h dans la formation initiale, professeurs ressources sur les différents types de handicap …).

L’aménagement des examens est aussi une forte demande des étudiants concernés. Par ailleurs, comme les autres étudiants, ces jeunes ont besoin de logement, mais en plus, des logements adaptés.